Mercredi le 17 juillet 2002
Mgr Sgreccia : - Un document emblématique à tendance radicale et amorale. ...une Résolution du Parlement européen n'est pas un simple message qui exprime la conviction d'un groupe, mais il représente un fait culturel et politique sérieux ...un tel document, en vertu de la source dont il provient, doit susciter l'inquiétude ...Les contenus sont ...surtout, d'ordre moral car ce Document entend favoriser, et entend voir mis en oeuvre des comportements qui concernent l'éthique personnelle, la famille, la survie même et le droit à la vie des nouveau-nés. ... nous parlons d'éthique naturelle, d'éthique "tout court". ...Sous prétexte d'uniformiser les lois nationales, on risque d'imposer une éthique conforme au radicalisme politique et au nihilisme éthique soutenus par la majorité qui prévaut actuellement. ...ce texte ne considère absolument pas le droit à la vie et exalte de façon unilatérale, et même exclusivement, le droit de la femme à avorter sans limites de loi. ... le droit de la femme à porter à terme la grossesse, ne s'appuie que sur la volonté de la femme elle-même. ...article 13 : "[le parlement européen] appelle les gouvernements des Etats-membres et des pays candidats à l'adhésion à s'abstenir dans tous les cas de poursuivre en justice des femmes qui se seraient fait avorter illégalement". On demande donc la dépénalisation totale de toute illégalité en matière d'avortement: cela veut dire que l'avortement doit être légal, ou tout au moins dépénalisé, quel que soit le moment de la grossesse auquel il est effectué et le motif eugénique ou social pour lequel il est accompli, clandestinement ou pas. Et ce en excluant totalement les droits du père. ...Certes, il n'est pas toujours nécessaire de rappeler ce que dit l'Eglise dans "Humanae vitae" en ce qui concerne la contraception, qui demeure une offense à la dignité du mariage et des époux, et nous ne nous arrêterons pas pour rappeler les nombreux documents, parmi lesquels l'Encyclique "Evangelium vitae", relatifs à l'avortement, qui demeure un "délit" et ne pourra jamais s'ériger en "droit" et cela vaut non seulement pour les croyants, mais également pour toute conscience éclairée par la juste raison. ...ce document (rapport adopté le 3 juillet dernier par le Parlement européen sur "la santé et les droits sexuels et génésiques") sera cité à l'avenir comme étant emblématique d'une tendance radicale et amorale de certains secteurs d'une Europe qui vieillit dans sa composition démographique et dans ses contenus civils.
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