La CECC et son Conseil permanent réagissent à la décision du Premier ministre Jean Chrétien.
Lettre de Mgr Jacques Berthelet, président de la CECC, au Premier ministre Jean Chrétien concernant le mariage et les unions de partenaires de même sexe
Le très honorable Jean Chrétien
Premier Ministre du Canada
Édifice Langevin
80, rue Wellington
Ottawa, ON
K1A 0A2
Monsieur le Premier Ministre,
Au nom de la Conférence des évêques catholiques du Canada et avec l’appui de son Conseil permanent, permettez-moi de vous signifier ma plus vive inquiétude et ma profonde déception à la suite de la décision que vous avez prise de ne pas porter en appel la décision de la Cour d’appel de l’Ontario et de la Colombie-Britannique relative à la redéfinition du mariage. La perspective d’un projet de loi que vous vous préparez à déposer à la Chambre des communes qui s’appuierait sur la redéfinition du mariage en y incluant les partenaires de même sexe en viendrait à dévaloriser le mariage traditionnel comme fondement de la famille et institution essentielle à la stabilité et à l’équilibre de la société.
Le mariage conçu comme l’union stable d’un homme et d’une femme à l’exclusion de toute autre préexiste à l’État. L’institution du mariage, parce qu’elle préexiste à l’État et parce qu’elle constitue un élément fondamental de toute société, ne saurait être modifiée ni par la Charte des droits, ni par l’État, ni par une cour.
La démonstration n’est pas faite que le fait pour les partenaires de même sexe de ne pouvoir accéder au mariage constituerait une discrimination. C’est bien plutôt le contraire qui est vrai. L’élargissement et donc l’altération de la définition du mariage pour y inclure les conjoints de même sexe s’avère être discriminatoire par rapport au mariage hétérosexuel et à la famille, qui se trouve ainsi privée de la reconnaissance sociale et législative comme fondement unique et irremplaçable de la société.
Vous le comprenez bien, l’union des personnes de même sexe ne saurait être assimilée au mariage. La définition du mariage qu’introduit la Cour d’appel de l’Ontario conduit simplement à une confusion du droit que la Cour suprême, par une analyse rigoureuse et à l’écart de toute précipitation et improvisation, devrait être en mesure de dénoncer.
Monsieur le Premier ministre, je souhaite vivement que n’apparaisse pas dans l’héritage que vous laisserez, une législation qui serait une atteinte au bon sens, aux valeurs qui constituent les sociétés évoluées sans être a-morales, aux libertés des hommes et des femmes de bonne volonté.
Je vous souhaite le courage d’agir en conformité avec un droit qui s’enracine dans la nature même de la personne humaine et qui ne se laisse pas ballotter au gré de tous les vents.
+ Jacques Berthelet, C.S.V.
Évêque de Saint-Jean-Longueuil
Président de la Conférence des évêques catholiques du Canada
P.-s. Les membres du Conseil permanent de la CECC sont les suivants :
- Mgr Jacques Berthelet, C.S.V., évêque de Saint-Jean-Longueuil, président
- M. le cardinal Aloysius M. Ambrozic, archevêque de Toronto
- Mgr Michael Bzdel, C.Ss.R., archevêque éparchial des ukrainiens de Winnipeg
- Mgr Thomas Collins, archevêque d’Edmonton
- Mgr Paul-André Durocher, évêque d’Alexandria-Cornwall
- Mgr Roger Ébacher, archevêque de Gatineau-Hull
- Mgr Clément Fecteau, évêque de Sainte-Anne-de-la-Pocatière
- Mgr André Gaumond, archevêque de Sherbrooke
- Mgr Frederick B. Henry, archevêque de Calgary
- Mgr Paul Marchand, S.M.M., évêque de Timmins
- Mgr Brendan O’Brien, archevêque de St. John’s
- Mgr Marc Ouellet, P.S.S., archevêque de Québec
- Mgr Terrence Prendergast, S.J., archevêque de Halifax
- Mgr Anthony F. Tonnos, évêque de Hamilton
- M. le cardinal Jean-Claude Turcotte, archevêque de Montréal
- Mgr V. James Weisgerber, archevêque de Winnipeg
(CECC, Ottawa)
Mariage et unions de partenaires de même sexe
Déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques catholiques du Canada
Le mariage conçu comme l’union stable d’un homme et d’une femme à l’exclusion de toute autre préexiste à l’État. L’institution du mariage, parce qu’elle préexiste à l’État et parce qu’elle constitue un élément fondamental de toute société, ne saurait être modifiée ni par la Charte des droits, ni par l’État, ni par une cour.
L’élargissement et donc l’altération de la définition du mariage pour y inclure les conjoints de même sexe s’avère être discriminatoire par rapport au mariage et à la famille, qui se trouve ainsi privée de la reconnaissance sociale et législative comme fondement unique et irremplaçable de la société.
Conseil permanent
Conférence des évêques catholiques du Canada
Ottawa, le 19 juin 2003
(CECC, Ottawa)
10:20:06 AM