Les avortements tardifs : grave atteinte au droit à la vie
Dans le cadre de leur réunion plénière qui se tient du 14 au 17 septembre à Trois-Rivières, les évêques du Québec ont tenu à faire connaître leur désaccord sur la question des avortements tardifs qui sont une grave atteinte au droit à la vie. Par la même occasion, le président, Mgr Raymond St-Gelais, a annoncé la tenue d'un forum jeunesse.
Les avortements tardifs : grave atteinte au droit à la vie
Trois-Rivières, 16 septembre 2004 - L'annonce par le ministère de la Santé de la possibilité de réaliser au Québec l'interruption de grossesse après 24 semaines, alors que l'enfant est viable, remet sur la place publique l'épineuse question de l'avortement. Beaucoup ont exprimé leur désaccord avec une telle décision et nous-mêmes, à l'Assemblée des évêques du Québec, avons reçu plusieurs messages de dénonciation. À notre tour, nous tenons à faire connaître notre désaccord.
Au Canada, il n'existe aucune loi contre l'avortement. Ce vide juridique n'est pas synonyme d'un vide éthique, car toutes nos actions ont une portée éthique. L'avortement l'illustre bien. Certes, les femmes qui désirent se faire avorter ne le font pas pour des banalités, mais on est en train de banaliser l'avortement dans la société.
Il importe de souligner que la plupart des pays reconnaissent la nécessité d'une protection de l'embryon. Les législations sur les biotechnologies interdisent la création d'embryons humains pour la recherche et leur commercialisation; certaines législations n'autorisent pas le clonage thérapeutique. D'une part, la loi canadienne sur les biotechnologies reconnaît la nécessité de protéger l'embryon et, d'autre part, on autorise l'avortement à n'importe quelle étape de la grossesse. Il y a là une incohérence au plan légal et moral.
Nous n'avons pas encore réussi à développer une mentalité favorisant l'adoption plutôt qu'une interruption de grossesse. N'y a-t-il pas une sorte d'arrimage à réaliser pour que des parents puissent adopter des enfants de leur pays au lieu d'entreprendre des démarches longues et onéreuses nécessitées par l'adoption internationale?
Nous invitons particulièrement les communautés chrétiennes à trouver des alternatives à l'avortement, comme des services-conseils, des maisons d'aide aux femmes enceintes, des services d'adoption. Ces actions pourraient être organisées de concert avec divers services communautaires ou gouvernementaux, afin de mieux soutenir les femmes enceintes. En outre, nous encourageons les personnes qui ont des responsabilités éducatives dans la société à accorder une importance primordiale à l'éducation aux valeurs et au sens de la vie.
Pourquoi est-il si difficile dans notre société d'entrer dans un dialogue public sur le respect de la vie sans passer pour des réactionnaires ? Pourtant, le climat de violence qui existe dans le monde, aussi bien que chez nous, nous incite à tout mettre en oeuvre pour éviter que ne se perde le respect de toute vie humaine. Il en va de la qualité de vie des générations à venir.
Les évêques du Québec organisent un forum jeunesse
Trois-Rivières, le 16 septembre 2004 - Les jeunes vivent une réalité qui leur est propre. Ils désirent partager leurs opinions et leurs visions avec des adultes en autant que ceux-ci se mettent à leur écoute et manifestent de l'intérêt. L'expérience des Journées mondiales de la jeunesse a éveillé chez les évêques du Québec le besoin d'aller plus en profondeur dans leur rencontre avec les jeunes. C'est pourquoi ils tiendront un forum jeunesse à la fin de l'hiver prochain.
Saisir la culture des jeunes, écouter ce qu'ils vivent, comment ils perçoivent l'Église et la société, tel est le principal objectif de ce forum. Les échanges pourront porter sur l'un ou l'autre sujet, tels que l'éducation, les relations de couples, l'environnement, l'économie, la pauvreté, l'engagement... Il s'agit de réfléchir sur leur culture et leur mentalité dans un climat de confiance et de dialogue. De leur côté, les évêques veulent accueillir les interpellations des jeunes.
Le forum jeunesse réunira des évêques et un certain nombre de jeunes, hommes et femmes, couples et célibataires, étudiants et travailleurs, représentant une réelle diversité. Âgés entre 20 et 30 ans, venant des différentes régions du Québec, les participants seront choisis en raison de leur enracinement dans des groupes et des réseaux, capables de refléter la pensée des jeunes de leurs milieux sur la société et l'Église.
À l'instar des grands corps sociaux qui se sont dotés d'une commission jeunesse, l'Assemblée des évêques du Québec souhaite trouver une forme permanente de dialogue avec les jeunes du Québec. 10:50:02 AM |
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