Lundi le 30 mai 2005
« Va aujourd’hui travailler à ma vigne » (Mt 21,28) De tout mon coeur, je bénis Dieu de m'avoir fait connaître des âmes vraiment bonnes. J'ai pu leur annoncer qu'elles sont elles aussi la vigne du Seigneur : la citerne, c'est leur foi ; la tour, c'est leur espérance ; le pressoir, leur charité ; la haie, c'est la loi de Dieu, qui les démarque des enfants des ténèbres. Je m'arrête là, parce que la cloche m'appelle ; je vais au pressoir de l'église, à l'autel. C'est là que ruisselle continuellement le vin sacré du sang de ce raisin délicieux et unique dont bien peu ont la chance de pouvoir s'enivrer. Là, vous le savez, car je ne puis agir autrement, je vous présenterai au Père des Cieux, uni à son Fils ; c'est en lui et avec lui que je suis tout entier vôtre dans le Seigneur. Seigneur Jésus, sauve-les tous. Je m'offre en victime pour eux tous. Rends-moi plus fort ; prends ce coeur, emplis-le de ton amour, puis demande-moi tout ce que tu veux. Saint [Padre] Pio de Pietrelcina (1887-1968), capucin Ep 3 ; 586,588,62 (trad. Une pensée, Médiaspaul 1991, p. 67) 5:37:33 PM |
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Célébration eucharistique présidée par M. Le Cardinal Jean-Claude Turcotte le mardi 31 mai à 19 h 30 à la Basilique Cathédrale Marie-Reine-du-Monde (angle René-Lévesque et Mansfield - Métro Bonaventure) à l'occasion de la Fête de Marie-Reine-du-Monde, patronne principale de l'archidiocèse, la célébration du 15e anniversaire du cardinal Jean-Claude Turcotte comme archevêque de Montréal et la remise du mérite diocésain Monseigneur-Ignace-Bourget. 4:56:47 PM |
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Débat pastoral devant le magistère
Il semble que nous évoluons dans une réalité comparable à celle de nos premiers parents. L'arbre de la connaissance du bien et du mal, si c'est fondamentalement la loi naturelle, par la grâce de la révélation chrétienne c'est l'invitation qui nous est toujours faite aujourd'hui à être humbles et en communion devant le magistère, reconnaissant notre incapacité à remonter facilement à Dieu créateur, et mettant notre confiance dans la promesse de Jésus de bâtir son Église sur Pierre. La vérité est que l'homme n'est pas, et ne sera jamais, en mesure de discerner et de décider par lui-même ce qui est bien et ce qui est mal, mais il doit se référer à un principe supérieur. Chaque personne peut choisir d'obéir aux préceptes divins ou tomber dans le piège de vouloir être dieu.
Devant le magistère on relève des prises de positions effectives : diluantes, assumantes, fondamentalistes, anarchiques ou ignorantes. Notez que ces caractérisations sont une classification à partir d'expérience personnelle, d'autres pourront préciser ou dissendire, c'est un point de départ pour une réflexion. J'utilise le mot kénose comme l'abandon confiant dans l'obéissance jusqu'à l'oubli de soi dans la mort à la croix : autrement dit Dieu nous aime, suivre sa Loi signifie pour l’homme se réaliser lui-même ; la perdre reviendrait à s’égarer soi-même.
Il y a un débat possible dilutif. Espérant ultimement secrètement ou non, consciemment ou non, substituer la kénose exigée par le magistère, pour le degré d'évolution ou la situation personnelle du fidèle. C'est un débat qui est à priori un refus, peut-être timoré ou même ignorant. Il n'y a pas de conversion. Le magistère est dilué.
Il y a un débat possible assumatif. C'est dans la kénose elle-même, ultimement assisté de la grâce et des moyens spirituels de la prière et des sacrements, qu'on cherche à atteindre la disponibilité personnelle qui transmettra la parole du Christ. C'est un débat qui est service. C'est cela la conversion. Le magistère est assumé. On parle ici d'adultes responsables dans la foi. C'est le début du sommet de la montagne spirituelle selon l'imagerie de Saint Jean de la Croix, mais la conversion se transforme en une unité de volonté avec Dieu que Sainte Thérèse d'Avila identifie "union transformante". D'adultes on y devient époux, donc parents spirituels.
Il y a un débat possible assumatif ankylosé ou en devenir. C'est un débat qui est partiellement assumatif, partiellement ankylosé, ou immature. La kénose n'est pas totalement assumée ou la relation est en partie divisée ou non-assumée avec Dieu. C'est un débat qui végète un peu ou beaucoup, il y a du beau grain et de l'ivraie dans des proportions variées. Il faut la vie spirituelle notamment la prière, la réception des sacrements : la réconciliation et l'eucharistie fréquente. C'est un débat qui est mi-service, mi-hommerie. C'est le combat où la grâce à apprendre à demander est justement la fidélité à la vie de conversion. On espère, on tend dans des proportions variées à y assumer le magistère. On parlerait ici d'enfants ou d'adolescents dans la foi. C'est l'ascension nécessaire et douloureuse, seulement possible guidé et aidé par Dieu, de la montagne de la conversion. C'est la découverte et l'aprofondissement de l'abandon et de la Providence qui a pour terme la kénose assumée d'un adulte dans la foi.
Il y a un débat possible fondamentaliste. C'est une kénose de bout des lêvres. Pharisianisme, hypocrisie. Messianisme temporel. Scandale de l'agir (subtil parfois) par rapport à la parole. C'est un débat qui est contradictoire, c'est fondamentalement un refus mais déguisé en mots insensés. Il n'y a pas de conversion.
Il y a un débat possible anarchique ou ignorant. Il peut n'y avoir aucune kénose devant le magistère parce qu'il y a une perception de mal, ou un refus du bien. C'est un refus empreint d'irréflexion et de bêtise, ou d'ignorance ou de crainte. C'est un débat qui justifie le refus par des faussetés ou des inexactitudes généralisantes, qui craint, ignore ou ne cherche pas la vérité, ou refuse la vérité. Il n'y a pas de conversion ou bien il peut y avoir une conversion plus ou moins profonde à la révélation dans la loi naturelle.
Une vocation, une parole, un geste, sont ainsi ecclésiaux seulement dans la proportion ou le magistère y sont assumés; ils peuvent être en sympathie avec le magistère et anonymement-ecclésiaux dans la proportion ou, dans le cas d'ignorance involontaire du magistère, c'est par le biais seulement de la loi naturelle qu'est assumée, en fin de compte, la Parole de Dieu.
La route que Dieu indique par sa Loi va dans la direction inscrite dans l’essence même de l’homme. La suivre signifie pour l’homme se réaliser lui-même ; la perdre revient à s’égarer soi-même. ... « Peut-être voulez-vous vous aussi vous en aller ? » Jn 6, 67 11:44:42 AM |
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