Lundi le 11 janvier 2010
Le père Jean-Yves Calvez, s.j., s'est éteint le lundi 11 janvier 2010 à Paris d'un oedème pulmonaire.
Philosophe et théologien, ce jésuite âgé de 82 ans était un grand spécialiste du marxisme et a exercé des responsabilités au sein de la Compagnie de Jésus : Provincial des Jésuites de France (1967-1971) et, pendant quatorze ans, Assistant général auprès du Père Arrupe (1971-1983).
Il était l'invité de l'Esprit des lettres le 28 mai dernier sur KTO, où il était venu présenter son ultime ouvrage : Traversées jésuites : mémoires de France, de Rome, du monde, 1958-1988. Retrouvez ce témoignage du Père Calvez dans l'Esprit des Lettres en suivant ce lien (à 01:06:50 dans la vidéo). 2:21:12 PM |
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...le pape constate de « l'hostilité », en Occident et une conception fermée de la laïcité : « Malheureusement, dans certains pays, surtout occidentaux, se diffuse parmi les milieux politiques et culturels, ainsi que dans les médias, un sentiment de peu de considération et parfois d'hostilité, pour ne pas dire de mépris, envers la religion, en particulier la religion chrétienne. Il est clair que si le relativisme est considéré comme un élément constitutif essentiel de la démocratie, on risque de ne concevoir la laïcité qu'en termes d'exclusion ou, plus exactement, de refus de l'importance sociale du fait religieux »
... dans la « problématique complexe » de l'environnement le pape épingle une « attaque » venant de « lois » ou de « projets » qui, « au nom de la lutte contre la discrimination, attentent au fondement biologique de la différence entre les sexes », dans « des pays européens ou du continent américain ». Le pape rappelle à ce propos que la liberté humaine « ne peut être absolue, parce que l'homme n'est pas Dieu, mais image de Dieu, sa créature ». Il en tire cette conclusion : « Pour l'homme, le chemin à suivre ne peut être fixé par l'arbitraire ou le désir, mais doit consister, plutôt, à correspondre à la structure voulue par le Créateur », entendez, dans la différence sexuelle notamment. 1:58:33 PM |
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LA MÉDAILLE DE SAINT BENOÎT
L'ORIGINE EXACTE DE LA MÉDAILLE nous est mal connue; ses principaux éléments (la croix et les inscriptions) remontent au XIVème siècle, et dans un évangéliaire enluminé provenant d'un monastère bavarois, on les trouve associés à saint Benoît. La médaille elle-même n'est attestée que vers le milieu du XVIIème siècle, et les Filles de la Charité l'adoptèrent alors pour leur chapelet. Mais depuis fort longtemps, les fidèles ont eu une grande confiance dans le pouvoir de la Croix et dans la protection de saint Benoît. Saint Grégoire-le-Grand, son biographe, ne rapporte-t-il pas en effet que plusieurs fois, le saint Patriarche triompha du démon et de ses suppôts par un simple signe de croix ? Les premiers disciples du saint, saint Maur et saint Placide, imitèrent leur maître, et après l'avoir invoqué, accomplirent eux aussi des miracles au moyen du signe de la croix. Au IXème siècle, le futur saint Léon IX est guéri miraculeusement d'une mystérieuse maladie après l'intervention de saint Benoît tenant une croix de sa main droite. C'est ainsi que le signe du Salut et l'invocation à saint Benoît furent associés par la dévotion des siècles de foi.
Mais la raison profonde de ce rapprochement doit être recherchée dans le plan du salut que Dieu réalise à travers les siècles. Notre-Seigneur Jésus-Christ est au centre de ce plan: par sa mort sur la croix, il a arraché l'humanité au pouvoir de Satan et l'a fait entrer dans le royaume de son Père. Puis, pour répandre sur les hommes de tous les temps les fruits de sa Passion, le Christ a voulu utiliser le concours de ses disciples; munis du signe de la croix, ceux-ci obtiennent du Seigneur la puissance nécessaire pour combattre les ennemis de l'Évangile. Parmi ces disciples au Vème siècle, saint Benoît a un rang éminent: en effet, le monachisme bénédictin a puissamment contribué à répandre la foi et la civilisation chrétiennes dans toute l'Europe, et par l'Europe, dans le monde entier. On comprend alors que le Seigneur ait voulu glorifier saint Benoît pendant sa vie en lui accordant de faire de nombreux miracles par le signe de la croix, et que, pour continuer l'œuvre du Salut, il veuille se servir du Père des moines d'Occident, associé à l'image de la croix, ainsi que le présente la médaille.
LE PORT DE LA MÉDAILLE DE SAINT BENOÎT, que de nombreux faits merveilleux et bienfaisants ont recommandé depuis le XVIIème siècle, a pour effet de nous placer sous la protection spéciale de saint Benoît. Dom Guéranger, qui a restauré l'Ordre bénédictin en France, a rassemblé au siècle dernier de nombreux témoignages du pouvoir de la médaille: influences diaboliques repoussées, conversions subites et inattendues, guérisons corporelles, protection dans les dangers, bienfaits à l'égard des animaux domestiques, etc. Ce sont des grâces que peuvent demander à saint Benoît ceux qui portent la médaille. Mais, comme pour l'usage de tout objet de piété, l'obtention de la grâce dépend ici à la fois des dispositions intimes de celui qui y recourt, et de la Providence divine: la médaille n'est pas un talisman dont il faudrait attendre une protection automatique. Le moyen radical et nécessaire de se trouver dans une parfaite sécurité, c'est d'être dans l'amitié de Dieu, grâce à une vie de foi, d'espérance et de charité, par l'accomplissement des devoirs religieux (prière, Messe dominicale, réception des Sacrements) et des devoirs d'état. Si nous sommes dans ces conditions, et si une épreuve difficile à surmonter se présente, la dévotion à la médaille pourra providentiellement nous en délivrer. Mais encore faut-il que Dieu veuille cette délivrance, car pour nous sanctifier, il permet certaines souffrances et même des vexations diaboliques. Celles-ci, en fait. ne peuvent nous nuire réellement (au plan spirituel) si nous sommes unis à Dieu par la grâce sanctifiante.
Il ne faut pas, d'ailleurs, attribuer tout malheur qui nous survient à une influence diabolique, ni même le juger trop vite insurmontable par nos propres forces. Souvent, nous sommes nous-mêmes la cause de nos maux, par notre négligence, notre imprudence et nos fautes. Nous en serons plus efficacement délivrés par un courageux effort sur nous-mêmes. Ici encore, cependant, la médaille de saint Benoît, portée avec foi et piété, nous sera d'un grand secours et le saint Patriarche nous aidera à triompher de nos vices et à progresser dans la vertu.
PRIÈRE A SAINT BENOÎT Modèle de vie céleste, Benoît. notre docteur et notre guide, vous dont l'âme unie au Christ exulte dans le ciel, gardez, pasteur plein de sollicitude, votre troupeau; fortifiez-le de vos saintes prières et par une voie de lumière faites-le entrer au ciel à votre suite.
O Dieu, qui avez honoré de tant et de si glorieux privilèges la précieuse mort du très saint Père Benoît, daignez accorder, à nous qui honorons sa mémoire, la grâce d'être protégés contre les embûches de nos ennemis, à l'heure de notre mort, par sa bienheureuse présence. Par Jésus Notre-Seigneur. Amen.
EXPLICATION DES INITIALES
La médaille de saint Benoît porte une croix et un ensemble de lettres. Au-dessus de la croix on trouve soit le monogramme I H S - ce sont les trois premières lettres du nom de Jésus en grec - soit le mot P A X (la paix) qui est comme la devise de l'Ordre bénédictin.
Entre les branches de la croix: les initiales
C S P B, CRUX SANCTI PATRIS BENEDICTI (Croix du saint Père Benoît)
sur les branches de la croix:
C S S M L , CRUX SACRA SIT MIHI LUX (Que la sainte croix soit ma lumière) N D S M D, NON DRACO SIT MIHI DUX (Que le dragon ne soit pas mon guide)
en bordure:
V R S N S M V , VADE RETRO SATANA , NUMQUAM SUADE MIHI VANA (Retire-toi, Satan, ne me conseille jamais tes vanités)
S M Q L I V B, SUNT MALA QUAE LIBAS , IPSE VENENA BIBAS (Le breuvage que tu offres, c'est le mal; bois toi-même tes poisons).
Source 1:28:07 PM |
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La vie humaine a commencé avec la création d'Adam et Ève. Ils péchèrent et furent chassés du paradis. Sur terre a régné alors la loi de la jungle, la loi du plus fort qui ne respectait pas le droit. Puis Dieu, par l'entremise des prophètes, nous a donné des lois. À la loi de la jungle, a succédé alors la loi mosaïque, la loi donnée par Moïse qui parlait face à face avec Dieu, selon le témoignage du Coran. La loi de Moïse, de laquelle le Coran se rapproche beaucoup, c'est la loi du talion: "oeil pour oeil, dent pour dent". C'est aussi la loi de la polygamie et du divorce. Mais quand vint le Christ, Il a élevé l'humanité par la loi de la monogamie et celle de la non-violence: « Quelqu'un te donne-t-il une gifle sur la joue droite, tends-lui encore l'autre. » (Matthieu 5:39) C'est la loi de la charité et de la paix qui ne connaît ni le meurtre ni la guerre ni le tribut à payer. Le Christ a porté l'élévation morale de l'humanité à son sommet. Il a commandé à tous les êtres humains de s'aimer et de se pardonner. Quand l'Apôtre Pierre Lui a demandé s'il fallait pardonner sept fois à son frère, Il lui a répondu qu'il fallait pardonner soixante-dix-sept fois sept fois. Essaye donc de compter le nombre de pardons que tu dois accorder à ton frère ! Il a dit aussi: « Quand tu présentes ton offrande à l'autel, si là tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère » (Matthieu 5:23-24). Il a aussi recommandé de régler à l'amiable les conflits plutôt que de recourir aux tribunaux (voir 5:25). Quand !'humanité, avec le Christ, a atteint un tel degré de perfection, une telle élévation morale et spirituelle, qu'est-ce qui peut advenir ? Le Christ, Parole de Dieu et Esprit de Dieu, qui a ressuscité les morts et ouvert !es yeux des aveugles, ...qui a été conçu sans père dans le sein de la femme la plus digne entre toutes les femmes de !'univers, la Sainte Vierge Marie, comment, près de six cents ans après Lui, peut advenir une religion qui nie ce qu'a enseigné le Christ ? Interroge-toi, mon frère musulman, et toi ma sœur musulmane. Et comment Dieu, après nous avoir moralement élevés si haut, peut-Il nous ramener au niveau de la loi islamique qui est très semblable à la loi mosaïque ? Message de Nahed Mahmoud Metwalli 1:25:12 PM |
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L'islam en question
Qu'apporte l'islam de nouveau par rapport au judaïsme et au christianisme ?... " Quiconque lit le Coran, en connaissant déjà bien l'Ancien et le Nouveau Testament, percevra clairement le processus de réduction dont la Révélation divine y est l'objet. Il est impossible de ne pas être frappé par l'incompréhension qui s'y manifeste de ce que Dieu a dit de Lui-même, d'abord dans l'Ancien Testament par les prophètes, ensuite de façon définitive dans le Nouveau Testament par son Fils. Toute cette richesse de l'auto-révélation de Dieu, qui constitue le patrimoine de l'Ancien et du Nouveau Testament, a été, en fait, laissée de côté dans l'islam". Jean-Paul II, Entrez dans l'espérance, Paris, Plon-Mame, 1994, p.152.
Une grande vérité retenue dans l'islam cependant (mais qui était connue et enseignée précédemment depuis des siècles par les juïfs et les chrétiens) est que : Tout homme de foi, et spécialement le fidèle de l'un des monothéismes, voit le monde et l'homme comme étant ce qu'ils sont seulement en rapport avec autre chose qu'eux-mêmes, avec une transcendance : Quelque chose, ou plutôt Quelqu'un qui les dépasse infiniment et absolument. En un sens, l'islam nourrit et favorise particulièrement ce sentiment que la vie dans et par le monde n'est pas une fin en soi, qui constituerait un tout clos et suffisant ; car l'islam insiste spécialement sur le caractère limité, ou même le caractère de néant du monde et de l'homme considérés en eux-mêmes, à l'état isolé. Le musulman, et en général le fidèle d'un monothéisme, sentent qu'il y a là un point d'une importance absolue. Ils flairent avec une particulière acuité tout ce qui va à l'encontre, et souvent, dans la mesure où cela leur est possible, ils le refusent avec intransigeance, élevant la netteté de leur rejet à la hauteur de l'infinité de l'enjeu.
Cependant : " Les intellectuels se réclamant de la confession musulmane répètent sans cesse que l'Islam est fraternité, paix et tolérance. Ils ont certainement raison, mais ils n'ont aucun soutien théorique qui permette d'appuyer la plupart de leurs affirmations. Les modérés veulent embellir l'image de leur religion mais ce qu'ils disent de l'Islam ne traduit qu'un souhait." Soheib Bencheikh, Marianne et le Prophète, Paris, Grasset et Fasquelle, 1998, p.146.
Message de Nahed Mahmoud Metwalli adressé de son exil en Hollande à tous les musulmans qui vivent dans les pays où le droit à la liberté de conscience est respecté. 1:06:11 PM |
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John Paul II´s Vision of the Church and Islam 8.9.2003
by Renzo Guolo
Despite the conflicts and persecutions that see Christians as the victims of Muslims, John Paul II seems to harbor no fear of Islam. For Karol Wojtyla, religious dialogue is necessary in order to foster the common good of humanity. This dialogue is sustained by the awareness that there are common values across cultures, because these values are rooted in human nature. These include the defense of the family, opposition to abortion, and peace. The pope has frequently said that he appeals to "authentic religious Islam, the praying Islam, the Islam that knows how to join in solidarity with the needy."
The pope is moved by his deep convictions, but also by the need to care for the Christian communities in the countries of the Crescent Moon, and by the urgency of preventing Islam from cementing itself into fundamentalist positions. This perspective would lead to the clash of civilizations that Wotyla considers ominous for the fate of humanity. By apologizing for the Crusades, or praying in the Omayyadi mosque in Damascus, originally a Christian basilica, John Paul II has sought to keep open dialogue with the Muslim world. He did this by promoting the meetings between religions in Assisi in 1986 and 2002. He did this also by aligning the Church decisively against the American military intervention in Iraq.
But the pope´s approach, which some in the Catholic world define as "dialogue to the point of extremism," generates widespread criticism among the bishops and even in the Roman curia. According to this point of view, John Paul II speaks, illusively, to interlocutors who cannot in any way guarantee a line of conduct for the Muslim Umma. Being a "religion without a center," Islam is not able to control the behavior of its faithful. According to those who oppose dialogue, trusting in such prayer partners is a vain hope on the pope´s part, from the fact that they represent only themselves. By purifying the historical memory of the Church, asking forgiveness for the Crusades, and fawning upon the "persecutors" of Christians, the pope, according to his critics, is exposing the Church to deep humiliation. Moreover, it transforms ecumenism into a sort of syncretism in which every religion seems as good as the next. This is tough criticism, which out of respect for papal authority and the state of John Paul II´s health does not manifest itself as open dissent, but it nevertheless deeply marks the ecclesial body.
The pope´s approach was rejected by the majority of cardinals during the 1994 consistory at which John Paul II expressed his intention of asking forgiveness for the "wrongs" of his predecessors. But despite the contrary opinion of many ecclesial sectors, and not only the openly traditionalist ones, the pope decided to proceed with his plan. Many responded with hostile silence: some of them recalled how Wotyla, who ordinarily speaks about all topics, had spread a veil of silence over the persecution of Christians in Muslim countries.
According to the critics, despite the fact that John Paul II has also asked the Muslim world to respect human rights, religious liberty being among them, the aspect of "dialogue at all costs" is the salient feature of the pope´s approach - and the one they don´t share. But in the conviction that it is impossible to make progress in dialogue between religions by using strategies from the past, Wojtyla has ignored these criticisms. He seems to believe that only the prophetic gesture, the utopian perspective, the mystical leap powered by an intense spirituality, can achieve this objective. But this comes at the cost of humiliating the Church by burdening it with past wrongs, in the hope that others will admit their own sooner or later.
The pope´s approach to Islam changes tone in regard to multiethnic society. Here Wojtyla affirms that it is necessary to distinguish basic ethical principles capable of regulating shared existence within this type of society. For the pope, the cultural characteristics of immigrants must be respected and welcomed, but only if they do not place themselves "in contrast to universal ethical values founded upon the natural law, and to fundamental human rights." John Paul II recalls that the right of immigrants to the juridical recognition of specific cultural expressions is linked to the "assessment of the common good" in a given moment in history and a given territorial and social situation. This reminder permits the pope to underline the importance of the link between culture and territory. For Wojtyla, it is necessary to guarantee to a territory a certain "cultural equilibrium" in relation to the prevailing culture. This equilibrium, while respecting the fundamental rights of minorities, allows the continuity of a determined "cultural physionomy," that heritage of language, traditions, and values that is generally connected to the experience of the nation and to the sense of homeland. One may deduce, for example, that the cultural equilibrium of "Catholic Italy" should not be altered by the presence of Muslims.
But the demands of "cultural equilibrium" in a territory, Wotyla recalls - in this he is almost directly refuting Giacomo Cardinal Biffi - cannot be satisfied through legislative means. These are not effective if they have no foundation in the national ethos, and they are destined to be changed when a culture loses its vigor. For the pope, instead, what is necessary is to keep the Christian culture and identity of the nation alive and vital. Only in this way will this identity not be overwhelmed, while no law can keep it alive artificially. John Paul II´s approach to multiethnic society is that of the challenge between strong religious identities, rather than that of Europe as a fortress. He does not invoke the law, but an encounter of values, charisma rather than rules. It is an approach linked more to his personal charisma than to the convictions of the leadership of the Italian Church.
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Message «Urbi et Orbi» de Noël 2009 Le «nous» de l'Eglise levain de réconciliation et de paix dans le monde
Le vendredi 25 décembre 2009, à l'occasion de la traditionnelle bénédiction de Noël à la ville et au monde, le Pape Benoît XVI est apparu à la Loggia de la Basilique Saint-Pierre. Il était entouré des cardinaux Agostino Cacciavillan, proto-diacre et Francesco Marchisano. Etaient également présents le cardinal Bertone, secrétaire d'Etat, S.Exc. Mgr Filoni, substitut, et le cardinal Vallini, vicaire général de Sa Sainteté pour le diocèse de Rome. Après avoir lu le Message de Noël, le Saint-Père a présenté ses voeux en 65 langues, puis il a donné la Bénédiction Urbi et Orbi. Nous publions ci-dessous le texte du Message:
Chers frères et soeurs de Rome et du monde entier, et vous tous, hommes et femmes aimés du Seigneur! "Lux fulgebit hodie super nos, Quia natus est nobis Dominus. - Aujourd'hui, sur nous, la lumière va resplendir, car le Seigneur nous est né". (Missel romain, Nativité du Seigneur - Messe de l'Aurore, Antienne d'ouverture). La liturgie de la Messe de l'Aurore nous a rappelé que, désormais, la nuit est passée, le jour est avancé; la lumière qui émane de la grotte de Bethléem resplendit sur nous. Toutefois la Bible et la Liturgie ne nous parlent pas de la lumière naturelle, mais d'une autre lumière, spéciale, de quelque façon dirigée et orientée vers un "nous", le même "nous" pour lequel l'Enfant de Bethléem "est né". Ce "nous" c'est l'Eglise, la grande famille universelle des croyants dans le Christ, qui ont attendu avec espérance la nouvelle naissance du Sauveur et qui, aujourd'hui, célèbrent dans ce mystère l'actualité permanente de cet événement. Au début, autour de la crèche de Bethléem, ce "nous" était presque invisible aux yeux des hommes. Comme nous le rapporte l'Evangile de saint Luc, il comprenait, en plus de Marie et de Joseph, quelques humbles bergers qui arrivèrent à la grotte, après avoir été avertis par les anges. La lumière du premier Noël fut comme un feu allumé dans la nuit. Autour tout était sombre, tandis que dans la grotte resplendissait "la vraie Lumière, qui éclaire tout homme" (Jn 1, 9). Toutefois tout se passa dans la simplicité et dans la discrétion, selon le style par lequel Dieu opère dans toute l'histoire du salut. Dieu aime allumer des lumières circonscrites, pour éclairer ensuite sur un vaste rayon. La Vérité, comme l'Amour, qui en sont le contenu, s'allument là où la lumière est accueillie, se répandant ensuite en cercles concentriques, presque par contact, dans les coeurs et dans les esprits de ceux qui, s'ouvrant librement à sa splendeur, deviennent à leur tour sources de lumière. C'est l'histoire de l'Eglise qui commence son cheminement dans la pauvre grotte de Bethléem, et qui, à travers les siècles, devient Peuple et source de lumière pour l'humanité. Aujourd'hui aussi, à travers ceux qui vont à la rencontre de l'Enfant, Dieu allume encore des feux dans la nuit du monde pour appeler les hommes à reconnaître en Jésus le "signe" de sa présence salvatrice et libératrice et élargir le "nous" des croyants dans le Christ à l'humanité tout entière. Partout où il y a un "nous" qui accueille l'amour de Dieu, là resplendit la lumière du Christ, même dans les situations les plus difficiles. L'Eglise, comme la Vierge Marie, offre au monde Jésus, le Fils qu'elle-même a reçu en don, et qui est venu libérer l'homme de l'esclavage du péché. Comme Marie, l'Eglise n'a pas peur, car cet Enfant est sa force. Mais elle ne le garde pas pour elle: elle l'offre à tous ceux qui le cherchent d'un coeur sincère, aux humbles de la terre et aux affligés, aux victimes de la violence, à ceux qui désirent ardemment le bien de la paix. Aujourd'hui aussi, pour la famille humaine profondément marquée par une grave crise économique, mais d'abord encore morale, et par les douloureuses blessures de guerres et de conflits, sous la forme du partage et de la fidélité à l'homme, l'Eglise répète avec les bergers: "Allons jusqu'à Bethléem" (Lc 2, 15), là nous trouverons notre espérance. Le "nous" de l'Eglise vit là où Jésus est né, en Terre Sainte, pour inviter ses habitants à abandonner toute logique de violence et de vengeance et à s'engager avec une vigueur renouvelée et avec générosité sur le chemin d'une coexistence pacifique. Le "nous" de l'Eglise est présent dans les autres pays du Moyen Orient. Comment ne pas penser à la situation tourmentée en Irak et à ce petit troupeau de chrétiens qui vit dans la région? Il souffre parfois de violences et d'injustices mais il est toujours disposé à donner sa propre contribution à l'édification de la cohabitation civile contraire à la logique du conflit et du refus du voisin. Le "nous" de l'Eglise opère au Sri Lanka, dans la Péninsule coréenne et aux Philippines, comme aussi en d'autres terres asiatiques, comme levain de réconciliation et de paix. Sur le continent africain, il ne cesse d'élever sa voix vers Dieu pour implorer la fin de toutes les exactions en République démocratique du Congo. Il invite les habitants de la Guinée et du Niger au respect des droits de toute personne et au dialogue. A ceux de Madagascar, il demande de dépasser les divisions internes et de s'accueillir réciproquement. A tous, il rappelle qu'ils sont appelés à l'espérance, malgré les drames, les épreuves et les difficultés qui continuent de les affliger. En Europe et en Amérique septentrionale, le "nous" de l'Eglise incite à dépasser la mentalité égoïste et techniciste, à promouvoir le bien commun et à respecter les personnes plus faibles, à commencer par celles qui ne sont pas encore nées. Au Honduras, il aide à reprendre le chemin institutionnel. Dans toute l'Amérique latine, le "nous" de l'Eglise est facteur identitaire, plénitude de vérité et de charité qu'aucune idéologie ne peut remplacer, appel au respect des droits inaliénables de toute personne et à son développement intégral, annonce de justice et de fraternité, source d'unité. Fidèle au mandat de son fondateur, l'Eglise est solidaire de ceux qui sont frappés par les calamités naturelles et par la pauvreté, également dans les sociétés opulentes. Face à l'exode de ceux qui émigrent de leur terre et qui sont poussés au loin par la faim, par l'intolérance ou par la dégradation environnementale, l'Eglise est une présence qui appelle à l'accueil. En un mot, l'Eglise annonce partout l'Evangile du Christ malgré les persécutions, les discriminations, les attaques et l'indifférence, parfois hostile, qui - quoi qu'il en soit - lui permettent de partager le sort de son Maître et Seigneur. Chers frères et soeurs, quel grand don de faire partie d'une communion qui est pour tous! C'est la communion de la Sainte Trinité, du coeur de laquelle l'Emmanuel, Jésus, Dieu-avec-nous, est descendu dans le monde. Comme les bergers de Bethléem, contemplons pleins d'émerveillement et de gratitude ce mystère d'amour et de lumière! Joyeux Noël à tous!
Avant la Bénédiction Urbi et Orbi, le Saint-Père a présenté ses voeux de Noël dans 65 langues. Il a prononcé le salut suivant en langue française:
Heureuse et sainte fête de Noël! Que le Christ Sauveur vous garde dans l'espérance et qu'il vous fasse le don de la paix profonde!
Le Pape a conclu en latin:
Lux fulgebit hodie super nos Quia natus est nobis Dominus. 11:29:53 AM |
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