Jean-Paul II et la souffrance : témoignage de Mgr Zimowski
Interview à Radio Vatican du président du Conseil
pontifical pour la santé
ROME, Vendredi 22 avril 2011 (ZENIT.org)
- Jean-Paul II a connu la souffrance très tôt, avec la
perte de sa mère à l'âge de 9 ans, et n'a
cessé de l'expérimenter par la suite, au long de son
pontificat et les derniers jours de sa vie. Il avait un
« rapport vraiment spécial » à la
souffrance, a estimé Mgr Zygmunt Zimowski, président du
Conseil pontifical pour la santé, dans une interview à
Radio Vatican.
A quelques jours de la béatification du pape polonais, le
1er mai prochain, Mgr Zimowski s'est arrêté sur cet aspect
de la personnalité du pape.
« Jean-Paul II est un pape qui a eu un rapport vraiment
spécial avec la souffrance, que ce soit d'un point de vue
personnel, avant d'être pape, que durant son pontificat :
n'oublions pas quand Jean-Paul II s'est uni à la Via Crucis au
Colisée et s'agrippait à la croix de Notre-Seigneur
Jésus-Christ ! », a rappelé Mgr Zimowski.
« Il a expérimenté la souffrance dès
l'enfance, quand il a perdu sa maman à 9 ans, et puis il y a eu
beaucoup d'autres événements, en particulier durant la
seconde guerre mondiale durant laquelle tant de ses amis moururent.
C'est un homme qui a vraiment touché la souffrance ».
Dans cette interview, Mgr Zimowski a notamment rappelé les
paroles prononcées par le pape en mai 1994, à son retour
d'une longue hospitalisation à la Polyclinique Gemelli.
En reparcourant la vie de ce grand pape, j'ai trouvé
particulièrement significatif ses propos de mai 1994, durant
l'Angélus, après sa longue hospitalisation à la
Polyclinique Gemelli pour l'implantation d'une prothèse de
la hanche : « Je voudrais qu'à travers Marie, ma
gratitude soit exprimée aujourd'hui pour ce don de la
souffrance ». Et il ajouta : « Je veux
remercier pour ce don : j'ai compris que c'est un don
nécessaire ».
« Ces affirmations - a estimé Mgr Zimowski -
illustrent d'un côté sa dévotion
particulière à la Vierge Marie et, de l'autre,
l'acceptation de longues et multiples souffrances physiques, et quand
il prononça ces paroles, c'était comme s'il était
conscient d'avoir encore beaucoup de route à parcourir et
beaucoup, beaucoup de souffrances physiques à affronter pour
l'humanité, pour l'Eglise ».
Dans la dernière partie de son pontificat, « nous
savons que la souffrance avait indubitablement et gravement
déjà marqué son corps », a
rappelé le prélat.
Il a enfin cité les propos de Benoît XVI lors des vœux
de Noël à la curie romaine en 2005, année de la mort
de Jean-Paul II : « Aucun pape ne nous a laissé
une quantité de textes semblable à celle qu'il nous a
laissée ; aucun pape auparavant n'a pu visiter, comme lui, le
monde entier et parler de manière directe aux hommes de tous les
continents », affirmait Benoît XVI. « Mais
à la fin, il a dû supporter un chemin de souffrance et de
silence. Le Saint-Père, à travers ses paroles et ses
œuvres, nous a donné de grandes choses ; mais la leçon
qu'il nous a donnée de la chaire de la souffrance et du silence
est tout aussi importante ».
Marine Soreau
4:33:47 AM