Mercredi le 27 avril 2011
La béatification de Jean-Paul II
Un ami m'a dit: « N'a-t-on pas procédé un peu trop
rapidement pour béatifier ce pape? N'eut-il pas
été mieux de suivre la filière normale
plutôt que de lui faire un passe-droit? »
Je lui ai répondu: « Je ne sais pas… Mais je me souviens
que, le jour de ses funéraires, le peuple réuni sur la
place Saint-Pierre a crié "santo subito!" – "Qu'il soit
canonisé, et toute de suite!" Son successeur a été
rejoint par cette voix populaire. Je n'en suis pas du tout
fâché. Jean-Paul était un saint, j'en suis
persuadé. »
En souriant, mon ami est revenu à la charge: « Pourquoi
dis-tu qu'il était un saint? »- « À cause de
la manière dont il a vécu », ai-je répondu.
- Jean-Paul II aimait beaucoup la vie. Il était plein de vie.
Quand il est venu au Québec, en 1984, ça se voyait qu'il
était heureux de vivre. Ce n'est pas sans raison qu'on l'a
surnommé le sportif de la foi.
- Sa foi était ferme et joyeuse. Il a écrit: « La
foi ne devrait jamais être un fardeau que l'on porte tristement
sur ses épaules. Elle devrait plutôt, en tout temps et en
toute circonstance, être un motif de joie...»
- Sa foi était audacieuse, courageuse, rayonnante,
interpellante. Il proclamait ses convictions en toute circonstance et
devant qui que ce soit. Sa résistance au communisme est connue.
Ses mots N'ayez pas peur! prononcés au début de son
pontificat le décrivent. Il n'avait pas peur.
- Il était un homme de prière. Le cardinal Marie Martin
Cottier a affirmé qu'il « prenait ses décisions
à genoux »dans la prière.
- Il était un homme capable de pardonner. Son comportement
après avoir été victime d'un attentat sur la place
Saint-Pierre en 1981 est révélateur. Une fois
rétabli, Jean-Paul II est allé rencontrer son agresseur
dans une prison romaine.
- Ce pape a su porter sa croix, qui fut lourde : croix de perdre
très tôt sa mère, son père, son
frère; croix de son difficile ministère pastoral, puis
lourde croix de sa longue et pénible maladie.
J'ai aimé Jean-Paul II. J'ai beaucoup reçu de lui. Durant
des décennies difficiles, il a été pour plusieurs
une lumière, un repère, un roc. Il était semeur
d'espérance. Si les médias ont si souvent braqué
sur lui leurs projecteurs et tendu vers lui leurs micros, ce n'est pas
seulement parce qu'il traversait bien l'écran. C'est parce qu'il
était un homme de Dieu.
Oui, c'était un saint à qui j'ai plusieurs fois
serré la main et avec qui j'ai eu la joie de causer. J'en
remercie Dieu.
J’aurai la joie de présider une célébration
eucharistique à l’occasion de la béatification de
Jean-Paul II, dimanche prochain, le 1er mai, à 17 h, en la
Cathédrale Marie-Reine-du-Monde. Vous serez des nôtres?
† Jean-Claude Turcotte
Archevêque de Montréal
2011-04-27 2:56:18 PM |
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