La dépendance affective
La dépendance affective résulte d'un désir
infantile d'affection, d'un attachement excessif à l'autre
qui est, en fait, un attachement à soi-même, car
l'autre n'y est jamais aimé pour lui-même.... Le temps
de solitude, qui suit un détachement affectif, est une
grâce qu'il ne faut pas perdre. Car la solitude que remplit la
présence de Jésus prépare l'âme à
la rencontre transformante avec Dieu. La solitude avec Jésus
est l'espace immense où se fait la rencontre avec la
lumière et l'amour de Dieu. En dehors de cette bienfaisante
solitude, il n'est pas possible de rencontrer intimement le grand
Dieu d'amour qui veut se révéler à l'âme
et lui apprendre à se connaître elle-même.
Voilà pourquoi l'amour de la solitude, de celle qui est
imprégnée de la présence de Jésus, est
la condition indispensable non seulement de la rencontre intime avec
Dieu, mais aussi de la rencontre en profondeur avec soi-même,
c'est-à-dire de la connaissance de soi-même, dont
l'absence est responsable, surtout au plan affectif, d'innombrables
et graves erreurs....Certaines personnes ne rencontrent jamais leur
"moi" profond, parce qu'elles le fuient sans cesse ; elles se fuient
elles-mêmes, pensant trouver dans cette fuite un remède
à leur vide intérieur. Ce faisant, elles ne
parviennent pas à voir clair en elles-mêmes.
L'anxiété qui les tourmente, le mal qu'elles ont de
vivre les pousse à sortir d'elles-mêmes, à vivre
à l'extérieur d'elles-mêmes. Vivre à
l'extérieur de soi-même empêche d'être
soi-même ; c'est l'obstacle radical qu'on porte soi-même
à son identité personnelle, et par suite à sa
liberté intérieure. Si je fuis sans cesse à
l'extérieur de moi-même, je perds mes racines, je
deviens comme une feuille au vent, ballottée au gré
des opinions, des goûts des autres, des diverses modes dans
tous les domaines, des conventions sociales, des détestables
mensonges que véhicule l'esprit du monde opposé
à celui de Jésus-Christ. Mon agir se calque alors sur
celui de la multitude sans visage que j'admire. Dans ces conditions,
je ne suis plus autonome, je ne suis plus moi-même. Ayant
perdu ma liberté intérieure, j'ai perdu de ce fait, ma
capacité d'aimer. La solitude est ce lieu de grâce,
où à l'écoute de Jésus, qui
détient la clé de la vraie liberté, j'apprends
à être moi-même, à être libre pour
pouvoir aimer....Comment donc est-il possible de faire un bon choix
de partenaire, lorsqu'on est dépendant affectif? Il faut
d'abord, dans la solitude, regarder longuement Jésus, et lui
demander instamment de répandre son amour dans notre coeur,
afin que notre coeur, libéré de l'aveuglement de la
passion, puisse devenir capable d'aimer de la façon que Lui
aime les hommes, suivant son commandement " Aimez-vous les uns les
autres, comme je vous ai aimés " (Jean 13, 34). 4:44:35 PM |
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