Mardi le 6 juin 2017
The still journey - Le voyage immobile : Marthe Robin
The still journey
"The heart of man, it is said, is measured by the welcoming he
gives to suffering, for it is in him the imprint of someone other
than himself ... Even when suffering comes out of ourselves to
enter with its penetrating sting into the consciousness, it is
always in spite of the spontaneous wish and the primitive impulse
of the fullness of the will. However predictable it may be, so
resigned in advance that one offers himself to her blows, so avid,
so enamored that one can be of its austere and vivifying charm, it
nevertheless remains a foreigner and an importune, it is always
different from what we expected, and under its reach, the very one
who confronts it energetically, who desires and loves it, cannot
at the same time prevent himself from trembling at its approach.
Suffering kills something from us to put back something there that
is not us. And that is why it reveals to us this scandal of our
freedom and of our reason: we are not what we want to be, and to
want all that we are, all that we must be, we must understand,
that we accept its lesson and its benefits. Thus suffering is in
us like a divine seed, like the grain of wheat that must die
before germinating, it is the basis for a fuller oeuvre (work).
Who has not suffered of a thing, neither knows it, nor loves it.
The sense of pain is to reveal to us what escapes knowledge and
selfish will, it is to be the way of effective love, because it
detracts us from ourselves and of our human tendencies, to give us
our brothers and to give us to all. For suffering does not hope in
us for its divine effect without an active and pure concurrence on
our part. It is an ordeal because it forces the secret
dispositions of the will to manifest themselves. Breaking the
equilibrium of an indifferent life, it allows us to choose between
this personal feeling which leads us to withdraw into ourselves by
violently excluding any intrusion, and this goodness which opens
up to the fertile sadness and to the seeds which the great waters
of trial carry.
Support me, O Jesus. Here below, the pain never ends; when
it has bruised the body and the heart, it bruises the soul; when
it has bruised the heart, it again bruises the soul and the body.
It is the spring that raises from the earth, it makes the soul
celestial. God inclines towards it to sustain it, and the angel of
the holy hopes descends to strengthen and console it". Translated from the French - Marthe Robin : le
voyage immobile (english: the still journey), Jean-Jacques
Antier
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Texte original Français
"Le coeur de l'homme, dit-on, se mesure à l'accueil qu'il fait à
la souffrance, car elle est en lui l'empreinte d'un autre que
lui... Même quand elle sort de nous pour entrer avec son aiguillon
pénétrant dans la conscience, c'est toujours malgré le souhait
spontané et l'élan primitif du plein vouloir. Quelque prévue
qu'elle soit, si résigné d'avance qu'on s'offre à ses coups, si
avide, si épris qu'on puisse être de son charme austère et
vivifiant, elle n'en demeure pas moins une étrangère et une
importune, elle est toujours autre qu'on ne l'attendait, et sous
son atteinte, celui même qui l'affronte énergiquement, qui la
désire et l'aime ne peut en même temps s'empêcher de trembler à
son approche. Elle tue quelque chose de nous pour y mettre quelque
chose qui n'est pas nous. Et voilà pourquoi elle nous révèle ce
scandale de notre liberté et de notre raison : nous ne sommes pas
ce que nous voulons, et pour vouloir tout ce que nous sommes, tout
ce que nous devons être, il faut que nous comprenions, que nous
acceptions sa leçon et ses bienfaits. Ainsi la souffrance est en
nous comme une semence divine, comme le grain de froment qui doit
mourir avant de germer, elle est la base nécessaire à une oeuvre
plus pleine. Qui n'a pas souffert d'une chose, ni ne la connaît,
ni ne l'aime. Le sens de la douleur, c'est de nous révéler ce qui
échappe à la connaissance et à la volonté égoïste, c'est d'être la
voie de l'amour effectif, parce qu'elle nous déprend de nous et de
nos tendances humaines, pour nous donner nos frères et nous donner
à tous. Car elle n'espère pas en nous son divin effet sans un
concours actif et pur de notre part. Elle est une épreuve parce
qu'elle force les secrètes dispositions de la volonté à se
manifester. Rompant l'équilibre de la vie indifférente, elle met
en mesure d'opter entre ce sentiment personnel qui nous porte à
nous replier sur nous-mêmes en excluant violemment toute
intrusion, et cette bonté qui s'ouvre à la tristesse fécondante et
aux germes qu'apportent les grandes eaux de l'épreuve.
Soutenez-moi, ô Jésus. Ici-bas, la douleur ne finit jamais ; quand
elle a meurtri le corps et le coeur, elle meurtrit l'âme ; quand
elle a meurtri le coeur, elle meurtrit de nouveau l'âme et le
corps. Elle est le ressort qui soulève de la terre, elle rend
l'âme céleste. Dieu se penche vers elle pour la soutenir, et
l'ange des saintes espérances descend pour la fortifier et la
consoler". Marthe Robin : le voyage
immobile, Jean-Jacques Antier 7:53:46 PM |
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