"L'AGENDA SOCIAL" DE L'EGLISE CATHOLIQUE EN L'AN 2000
Publication à
la veille du Jubilé
du monde du travail
ROME,
jeudi 20 avril 2000 (ZENIT.org) - Un volume rassemblant l'enseignement social des papes à
partir de Léon XIII,
et intitulé
"L'Agenda social:
une collection de textes du Magistère" ( "The social agenda:
a Collection of magisterial texts",) sera présenté
à
la presse jeudi prochain,
27 avril,
par
Mgr François-Xavier Nguyên Van Thuân,
Président du conseil pontifical Justice et Paix,
Mgr Diarmuid Martin,
Secrétaire du même dicastère,
Mgr .
Giampaolo Crepaldi,
Sous-Secrétaire,
ainsi que par le P.
Robert Sirico,
fondateur et président de l' "Acton Institute",
et M.
Kris Mauren,
co-fondateur de cet
institut.
LE JUBILE DU MONDE DU TRAVAIL
Le volume comprend plus de 200 pages de textes pouvant être consultées de façon thématique sur des questions comme l'économie de marché,
le respect du travailleur,
mais aussi l'euthanasie et la peine de mort.
Un outil précieux publié
à
la veille du Jubilé
du monde du travail.
Rappelons qu'au cours du
Jubilé
du monde de la finance,
un rassemblement est prévu autour de la tombe du pape Léon XIII,
à
Saint-Jean-du-Latran,
le 30 avril.
LE CATECHISME SOCIAL
Le "Catéchisme" social de l'Eglise catholique annoncé
par Jean-Paul II lors dans son exhortation apostolique post-synodale sur "L'Eglise en Amérique",
n'est pas encore prêt.
Le projet nécessite en effet de nombreuses consultations auprès des Eglises locales avant une rédaction définitive.
Il serait
prévu,
officieusement,
pour la fin de l'An 2000.
LE SAINT-SIÈGE SE PRÉPARE À
PUBLIER LE CATÉCHISME SOCIAL
Une aide indispensable pour les leaders catholiques
ROME,
dimanche 16 avril (ZENIT.org) - L'archevêque François Xavier Nguyên Van Thuân,
président du Conseil Pontifical Justice et Paix,
a confirmé
le fait que le Saint-Siège se préparait à
publier un "catéchisme social" à
la fin de l'année.
L'archevêque avait déjà
annoncé
la publication de ce document dans lequel seront regroupés les enseignements de la doctrine sociale de l'Église,
au cours du Synode des évêques de l'Europe en octobre dernier.
Jean-Paul II a confié
la préparation du texte à
Mgr Van Thuân et au dicastère qu'il préside.
Ceux-ci ont notamment été
chargés de lancer une première consultation des évêques et des experts à
travers le monde qui a pris beaucoup de temps et s'est révélée particulièrement complexe.
Dans une déclaration exclusive à
ZENIT,
Mgr Van Thuân a précisé
que "ce catéchisme peut aider le monde à
découvrir une nouvelle perspective de la sagesse du christianisme".
Une aide indispensable pour les leaders catholiques
"Nous avons pris comme point de départ les innombrables catholiques à
travers le monde qui occupent des postes de responsabilité
et qui représentent les classes dirigeantes de leurs pays :
les chrétiens chefs de gouvernement,
ministres,
hommes politiques influents,
juges,
banquiers,
professeurs
d'université,
entrepreneures,
fonctionnaires du gouvernement,
ingénieurs,
etc.
Nous avons constaté
que même s'ils sont de bons chrétiens,
beaucoup d'entre eux ne savent pas très bien ce qu'est la doctrine sociale de l'Église,
ce que l'Église catholique soutient et propose dans des domaines comme celui
de l'économie,
de la justice ou de la morale.
Nous avons vu des cas où
des chrétiens travaillent dans la direction opposée à
celle qui est indiquée par la Doctrine Sociale de l'Église.
Et ceci se produit précisément parce qu'ils ne la connaissent pas assez bien ou parce qu'ils ne considèrent pas qu'il
s'agit d'une vérité
profonde de notre foi",
a déclaré
l'archevêque vietnamien.
"C'est la première fois que l'Église écrit de façon synthétique et officielle un résumé
sur la doctrine sociale en conformité
avec ce qui a déjà
été
dit dans le Catéchisme",
a encore expliqué
Mgr Van Thuân,
"même si l'on a fait de nombreuses études et écrit des volumes importants".
"Nous tiendrons
particulièrement compte de la contribution apportée par les écrits de Karol Wojtyla déjà
quand il était professeur en Pologne,
et des écrits du Cardinal Joseph Hoffner.
Notre objectif est de faire un résumé
qui contienne les principes universels sur lesquels est basée la doctrine sociale et d'où
il
faut partir pour analyser les différentes situations particulières.
Nous devrons synthétiser et extraire la forme conceptuelle et universelle des principes".
Une morale sociale
Le Catéchisme Social se présente comme un livre regroupant une énorme quantité
de thèmes.
Il semble que de nombreux évêques aient été
impressionnés par cette quantité
de thèmes et par la manière particulièrement détaillée dont seront définis les critères d'action du chrétien face aux situations de la
vie sociale et politique prises dans le tourbillon du progrès et de l'innovation constante.
Mgr Van Thuân a expliqué
que "le développement technologique a amélioré
la situation du monde mais qu'il a aussi donné
un plus grand pouvoir à
l'homme qui peut aller jusqu'à
penser qu'il ne dépend pas de Dieu.
C'est ici que se pose le problème de l'unité
de la science et de la conscience.
La science
et la conscience doivent aller de pair et non avancer séparément".
ZF00041602
Le fondement permettant de déterminer la valeur du travail humain n'est pas avant tout le genre de travail que l'on accomplit mais le fait que celui qui l'exécute,
est une personne.
Laborem Exercens,
Jean-Paul II
L'Église et le Saint-Siège en particulier,
demandent à vos nations,
à vos gouvernements,
de prendre toujours plus en considération un certain nombre de besoins....
dans lintérêt des hommes quels quils soient,
sachant que la liberté,
le respect de la vie et de la dignité des personnes - qui ne sont jamais des instruments - ,
léquité dans le traitement,
la conscience professionnelle dans le travail et la recherche solidaire du bien commun,
lesprit de réconciliation,
louverture aux valeurs spirituelles sont des exigences fondamentales de la vie harmonieuse en société,
du progrès des citoyens et de leur civilisation.
Jean Paul II,
Audience du Corps diplomatique,
le 20 octobre 1978
Liens francophones....
FIMES
CFPC
Semaines Sociales de France
Le Mouvement des cadres et dirigeants Chrétiens
Les dilemmes éthiques de l'informaticien
Économie et Société
Exigences éthiques en économie
Léon Harmel apôtre social
Responsables et solidaires
Ateliers d'éthique
Christifideles Laici
Association Ethique et Investissement - Soeur Nicole Reille
Managing as if faith mattered
Textes francophones....
Le Pape aborde les dangers et les difficultés que rencontrent les journalistes en voulant présenter aux lecteurs les événements qui se déroulent à l'intérieur de l'Église: Oui,
les événements sont toujours difficiles à lire et à faire lire.
D'abord,
ils sont presque toujours complexes.
Il suffit qu'un élément soit oublié par inadvertance,
omis volontairement,
minimisé ou au contraire accentué outre mesure,
pour fausser la vision présente,
comme celle de l'avenir.
Il vous faut pourtant susciter l'intérêt et l'écoute de ce public,
alors que vos agences vous demandent souvent et surtout du sensationnel.
Certains sont alors tentés de tomber dans l'anecdote: c'est concret et peut-être très valable,
mais à condition que l'anecdote soit significative et en rapport réel avec la nature du fait religieux.
D'autres se livrent courageusement à une analyse très poussée des problèmes et des mobiles des personnes de l'Église,
avec le risque de rendre insuffisamment compte de l'essentiel qui,
vous le savez,
n'est pas d'ordre politique,
mais spirituel.
Jean-Paul II Rencontre avec la presse,
21 octobre 1978
Le problême est de savoir garder,
conserver le comportement,
l'attitude du Bon Pasteur.
Je pense aux dangers auxquels chaque pasteur est exposé,
chaque aumônier.
En l'absence d'une vie religieuse profonde,
il va imperceptiblement changer,
devenir un administrateur,
un employé et sa pastorale se transformera en bureau paroissial où on "arrange" les problêmes.
Jean-Paul II,
Mon ami Karol Wotyla,
M.
Malinski,
ed Le Centurion 1980 p90
Quand on parle de la personne humaine,
il ne s'agit pas uniquement de sa supériorité par rapport aux autres créatures il s'agit,
avant tout,
de trouver qui est l'homme,
I'homme en lui-même.
L'esprit et la liberté sont les caractéristiques spécifiques et essentielles de la personne humaine et constituent la base naturelle de sa dignité.
Reconnaître la dignité de l'homme signifie qu'il faut placer l'être humain plus haut que tout ce qui a été conçu par lui dans le monde visible.
Toutes les oeuvres et toutes les créations de l'homme cristallisées dans les civilisations et dans les cultures édifient le monde des moyens dont l'homme se sert pour atteindre le but qui lui est assigné.
L'homme ne vit pas pour la technique,
pour la civilisation et même pas pour la culture; au contraire,
il vit par elles tout en conservant sa propre finalité.
Cette finalité dépend étroitement de la vérité.
....
Ici la notion d'homo faber et même la notion d'homo sapiens ne suffisent pas.
La dignité humaine ressemble plus à un appel,
à un postulat qu'à un fait accompli ou bien élaboré par les hommes au plan aussi bien collectif qu'individuel....
Le Concile et l'Église essayent de valoriser cette tâche; ils considèrent cet appel pour la dignité humaine comme la voie la plus importante pour notre époque.
Pour chacun de nous,
pour chaque croyant,
la dignité de la personne humaine trouve là sa vraie confirmation.
L'homme croyant la découvre donc dans la religion.
Mais c'est également très important pour ceux qui n'admettent pas la réalité religieuse....
Il reste une question essentielle et une tâche vitale pour tous: comment,
parmi tous les conditionnements divers qui nous entourent,
conserver pleinement la dignité de la personne humaine ?
Car elle doit rester intacte.
Sinon,
nous entrons en conflit avec la raison d'être de l'homme et alors toute cette course infernale pour obtenir les biens terrestres ne mène plus à rien; pire encore,
ces mêmes biens peuvent facilement devenir les instruments de notre propre autodestruction.
Cardinal Karol Wotyla,
Allocution à Radio-Vatican,
émission pour les Polonais,
le 10 octobre 1964.
En face de la mort,
I'énigme de la condition humaine prend toute sa profondeur.
L'homme n'est pas seulement tourmenté par la souffrance,
par la déchéance progressive de son corps,
mais plus encore par la peur d'une destruction définitive.
Il juge par une juste inspiration de son coeur lorsqu'il déteste et refuse cette ruine totale,
cet échec définitif de sa personne.
Le germe d'éternité qu'il porte en lui,
irréductible à la seule matière,
s'insurge contre la mort.
Toutes les entreprises de la technique,
si utiles qu'elles soient,
sont impuissantes à calmer son anxiété: car le prolongement de la vie que la biologie lui procure ne peut satisfaire ce désir d'une vie ultérieure,
invinciblement ancré dans son coeur.
Actes du IIe concile du vatican,
l'Église dans le monde de ce temps
Le monde désire,
d'une part,
la présence de l'Église,
et,
d'autre part,
il désirerait plutôt son absence dans tout ce qu'il considère comme son dû.
Le monde a des significations multiples,
et cela à cause des différentes conditions de vie; on devrait parler de plusieurs mondes: des systèmes sociaux,
des systèmes économiques et des systèmes politiques.
On doit favoriser la méthode heuristique qui permet de découvrir individuellement la vérité.
Les arguments doivent s'appuyer sur les lois de la nature quant aux questions morales et avoir un caractère rationnel,
et enfin aussi être d'ordre théologique lorsque l'Église parle.
ACTES du IIe concile du VATICAN
Léglise dans Ie monde de ce temps: L'activité humaine
Lactivité humaine vient de l'homme,
et en même temps,
elle s'oriente vers l'homme.
En effet,
par son action,
Ihomme ne transforme pas seulement les choses et la société,
il se perfectionne lui-même.
Il apprend bien des choses,
il cultive ses facultés,
il sort de lui-même et se dépasse.
Cet essor,
bien compris,
est d'un tout autre prix que l'accumulation de toutes les richesses possibles.
Lhomme vaut davantage par ce qu'il est que par ce qu'il a.
De même,
tous les efforts des hommes pour faire progresser la justice,
pour développer la fraternité,
régler de façon plus humaine les relations sociales,
tout cela l'emporte sur les progrès techniques.
Car ceux-ci peuvent bien fournir une base matérielle à la promotion humaine,
mais ils sont tout à fait impuissants,
par eux seuls,
à la réaliser.
Voici donc la règle de l'activité humaine: qu'elle soit conforme au bien authentique de l'humanité,
selon le dessein et la volonté de Dieu,
et qu'elle permette à lhomme,
considéré comme individu ou comme membre de Ia société,
de s'épanouir selon la plénitude de sa vocation.
Pourtant,
beaucoup de nos contemporains semblent redouter un lien trop étroit entre l'activité humaine et la religion: ils y voient un danger pour l'autonomie des hommes,
des sociétés et des sciences.
Si,
par autonomie des réalités terrestres on veut dire que les choses créées et les sociétés elles-mêmes ont leurs lois et leurs valeurs propres,
que l'homme doit peu à peu apprendre à connaître,
à utiliser et à organiser,
une telle exigence est pleinement légitime; non seulement elle est revendiquée par les hommes de notre temps,
mais elle correspond à la volonté du Créateur.
C'est en vertu de la création même que toutes choses sont établies selon leur consistance,
leur vérité et leur excellence propres,
avec leur organisation et leurs lois spécifiques.
L'homme doit respecter tout cela et reconnaitre les méthodes particulières à chacune des sciences et des techniques.
On nous permettra donc de déplorer certaines tournures d'esprit qui ont existé parfois chez les chrétiens eux-mêmes,
insuffisamment avertis de la légitime autonomie de la science.
Sources de tensions et de conflits,
elles ont conduit beaucoup d'esprits à estimer qu'il y a opposition entre la foi et la science.
Mais si,
par « autonomie du temporel »,
on veut dire que les réalités créées ne dépendent pas de Dieu et que l'homme peut en disposer sans référence au Créateur,
tous ceux qui admettent l'existence de Dieu comprennent la fausseté d'une telle position.
Car,
sans le Créateur,
la créature disparaît.
Décalogue dŽAssise pour la paix
24 janvier 2002
- Nous nous engageons à proclamer notre ferme conviction que la violence et le terrorisme s'opposent au véritable esprit religieux et, en condamnant tout recours à la violence et à la guerre au nom de Dieu ou de la religion, nous nous engageons à faire tout ce qui est possible pour éradiquer les causes du terrorisme.
- Nous nous engageons à éduquer les personnes au respect et à l'estime mutuels, afin que l'on puisse parvenir à une coexistence pacifique et solidaire entre les membres d'ethnies, de cultures et de religions différentes.
- Nous nous engageons à promouvoir la culture du dialogue, afin que se développent la compréhension et la confiance réciproques entre les individus et entre les peuples, car telles sont les conditions d'une paix authentique.
- Nous nous engageons à défendre le droit de toute personne humaine à mener une existence digne, conforme à son identité culturelle, et à fonder librement une famille qui lui soit propre.
- Nous nous engageons à dialoguer avec sincérité et patience, ne considérant pas ce qui nous sépare comme un mur insurmontable, mais, au contraire, reconnaissant que la confrontation avec la diversité des autres peut devenir une occasion de plus grande compréhension réciproque.
- Nous nous engageons à nous pardonner mutuellement les erreurs et les préjudices du passé et du présent, et à nous soutenir dans l'effort commun pour vaincre l'égoïsme et l'abus, la haine et la violence, et pour apprendre du passé que la paix sans la justice n'est pas une paix véritable.
- Nous nous engageons à être du côté de ceux qui souffrent de la misère et de l'abandon, nous faisant la voix des sans-voix et oeuvrant concrètement pour surmonter de telles situations, convaincus que personne ne peut être heureux seul.
- Nous nous engageons à faire nôtre le cri de ceux qui ne se résignent pas à la violence et au mal, et nous désirons contribuer de toutes nos forces à donner à l'humanité de notre temps une réelle espérance de justice et de paix.
- Nous nous engageons à encourager toute initiative qui promeut l'amitié entre les peuples, convaincus que, s'il manque une entente solide entre les peuples, le progrès technologique expose le monde à des risques croissants de destruction et de mort.
- Nous nous engageons à demander aux responsables des nations de faire tous les efforts possibles pour que, aux niveaux national et international, soit édifié et consolidé un monde de solidarité et de paix fondé sur la justice.